Longtemps annoncée comme une avancée significative du mandat des Verts à la tête de la Métropole de Lyon, la tarification sociale de l’eau est pour le moins confuse et ambiguë.
Offrir la gratuité en-dessous de 12 m3 consommés semble une mesure « sociale », favorable aux plus modestes. Or, la consommation moyenne des français est de 54m3 par an, dont 39% – le poste de consommation le plus important (21 m3) – pour prendre une douche. A 3.69€ le m3, les célibataires habitant Lyon vont donc économiser environ 40€. En revanche, pour les familles, l’économie tendra à être marginale, voire invisible. Pour ne pas manquer la cible sociale, la majorité métropolitaine propose un chèque de compensation pour 100 000 personnes dont les modalités pratiques sont, à ce jour, très floues. Sachant qu’un dispositif administratif trop complexe est un repoussoir, il est probable que l’impact social de la « tarification sociale » sera faible.
Le tarif prévoit d’être inchangé jusqu’à 180 m3 où une hausse va s’appliquer. Mais un particulier qui consomme 180 000 l d’eau par an sera-t-il sensible au « signal prix » comme on dit en économie ? C’est peu probable. Dès lors, que reste-t-il de l’objectif d’une baisse de consommation de 15% sur le territoire ?
Les impacts sociaux et environnementaux de la mesure semblent donc plus qu’incertains. A quoi sert alors cette mesure ? Et naturellement, en complément, on se pose légitimement la question de son coût. Le passage en régie publique était déjà une mesure symbolique fort coûteuse (il serait intéressant que la transparence soit faite sur ce sujet). La Tarification sociale de l’eau est-elle de nouveau un symbole électoral coûteux et inefficace ?